La rémunération du Livret A pourrait tomber à 1,5 %

Le taux du Livret A, annexé à l’inflation annuelle, pourrait passer de 2,25 % à 1,50 % début février, si le Gouverneur de la BdF décide d’appliquer à la lettre la formule mathématique de la rémunération.

La rémunération du Livret A pourrait tomber à 1,5 %

Une baisse du taux du Livret A envisageable ?

Selon les chiffres publiés par l’Insee, le prix des biens de consommation, hormis celui du tabac, a progressé de 1,2 % en 2012. Ce chiffre, en apparence anodin, pourrait induire une révision significative de la rémunération du Livret A début février. Le taux d’inflation constitue en effet une variante majeure dans le calcul du taux d’intérêt du placement préféré des Français. La rémunération du produit d’épargne s’obtient en ajoutant l’indice d’inflation de 0,25 % et en arrondissant le résultat au plus proche quart de point.

Si l’on applique cette formule à la lettre, le taux du Livret A devrait passer à 1, 50 % début février. Seul le Gouverneur de la Banque de France peut décider de l’application ou non de cette méthode de calcul. Christian Noyer, l’actuel patron de la BdF, n’a pas réagi pour l’instant à la publication de l’inflation pour le mois de décembre. Il aurait toutefois rencontré Pierre Moscovici peu après l’annonce de l’Insee, pour discuter probablement de la décision à prendre sur le taux du Livret A.

Un abaissement peu probable

M. Christian Noyer devait faire parvenir son choix aux responsables du Trésor avant le mardi 15 janvier. Les analystes estiment qu’une réduction du taux du Livret A est fort improbable. Cet indice compte en effet parmi les plus grandes préoccupations des Français. Une décision allant à l’encontre des intérêts des épargnants pourrait causer du tort aux hommes politiques au pouvoir, déjà mis à mal dans les sondages. Même si la rémunération du produit d’épargne est dénuée de tout sens politique, elle reste de près ou de loin un argument utilisé par les pouvoirs successifs pour redorer leur blason. Le contexte économique actuel ne serait pas en outre propice à un abaissement, au risque de limiter encore plus le pouvoir d’achat des épargnants.

La rémunération du Livret A pourrait tomber à 1,5 %

L’effritement de la rémunération du Livret A pourrait également entraîner des retraits massifs, comme ce fut le cas en 2009. Un tel scénario serait préjudiciable à l’épargne favorite des Français, dont les sommes récoltées, cumulées avec les recettes du LDD, ont atteint un record de 21,3 milliards d’euros en octobre. Le maintien de la rémunération actuelle de 2,25 % paraît ainsi de plus en plus probable. Un tel choix préserverait le pouvoir d’achat de plusieurs milliers de foyers. Cela conserve en même temps l’attrait du Livret A, un placement considéré comme majeur par toute commission de surendettement chargée d’étudier la situation financière d’un individu visé par une procédure de recouvrement de dettes.