Proche de Jupiter, on distingue deux astéroïdes qui présentent des caractéristiques particulières. Ils contienent plus d’or que la Terre entière, compte tenu des métaux qui les composent. Des découvertes impressionnantes qui font l’objet des débats ces temps-ci.
Composés à presque leur totalité de métaux
Dans l’environnement proche de la planète Jupiter, les astronomes ont repéré deux astéroïdes dont la quantité des métaux précieux excèderait celle de la Terre. Des découvertes susceptibles de relancer l’intérêt pour l’exploitation minière des corps métalliques gravitant. En d’autres termes, l’exploitation minière des ressources de l’espace. Il s’agit plus précisément d’astéroïdes géocroiseurs qui gravitent dans le système solaire. D’après les données recueillies par les scientifiques, ils sont composés à 85% de métaux et à 15% de pyroxène, une autre famille de minéraux. Pour ce qui est de la masse des métaux précieux contenus dans ces astéroïdes, elle dépasserait largement celle de ressources similaires disponible sur Terre.
Selon une étude publiée le 1er octobre dans The Planetary Science Journal, ils pourraient devenir une ressource minière spatiale. Le magazine rapporte avoir observé et étudié ces astéroïdes riches en métaux précieux, respectivement nommés (6178) 1986 DA et 2016 ED85. Les diamètres conséquents des deux corps mesurent 3,1km pour 1986 DA, et entre 0,7 et 1,7km pour 2016 ED85. Ce qui en font des astéroïdes denses, d’où la masse en métaux supérieure à la quantité de ressources similaires que l’on retrouve sur Terre.
Des caractéristiques impressionnantes
Les chercheurs ayant eu accès à l’Infrared Telescoped Facility ont pu étudier de plus près les deux objets. Il est à noter que ce télescope infrarouge de la Nasa est situé à proximité du Keck 2, à Hawaï. Pour avoir plus de précision dans leur recherche, ils ont utilisé l’instrument SpeX afin d’effectuer une spectoscopie de 1986 DA. Cela a permis de déterminer sa composition. L’astéroïde en question possède une masse de 2.84 x10^10 tonnes de fer, 2.48 x10^9 tonnes de nickel, et 1,57 x 10^8 de cobalt. L’instrument a également détecté la présence de cuivre, rhodium ou or.
Les analyses spectrales de 2019 ED85 ont révélé une composition équivalente à celle de la 1986 DA. L’étude repose sur une comparaison avec un type rare de météorites appelées mésosidérites. Ils allient fer, nickel et silicates, et partagent des similarités avec les astéroïdes cités précédemment.
Compte tenu de leur position relativement proche de la terre, ces deux astéroïdes sont considérés comme des cibles de choix. En termes de situation, ils sont à environ 2,8 unités astronomiques, soit l’équivalent de 2,8 fois la distance Terre-Soleil, à environ 150 millions de kilomètres. Notons que ces deux corps sont en résonnance orbitale avec Jupiter. Selon les observations menées par les chercheurs, ils seront originaires de la région extérieure de la ceinture d’astéroïde, plus précisément située entre Mars et Jupiter.
Une étude céleste programmée par la Nasa via la sonde Psyché en 2022
Pour mieux étudier l’origine et l’histoire du système solaire, les astronomes comme les agences spatiales se tournent davantage vers les études d’astéroïdes. En effet, ces objets offrent la possibilité d’envisager les missions possibles destinées à mettre en place le minage de ces objets célestes. Dans ce cadre, une enquête sur le cas unique de Psyché s’impose, car ce fossile a beaucoup à dire sur son origine.
En 2022, la Nasa prévoit de lancer une sonde en orbite autour de certains objets célestes, dont celui du Psychée 16, l’un des dix objets les plus massifs de la ceinture d’astéroïdes. Plus précisément, la sonde « Pysché » sera envoyé en août 2022 dans le centre spatial Kennedy, en Floride. Celle-ci devrait atterrir autour de l’astéroïde en 2026, cela dit que son voyage prendra 4 ans avant d’atteindre sa cible.Une mission qui pourrait se révéler être l’éclaireur de futures opérations d’exploitation de ces précieux corps, et ce, à des fins d’ingénierie terrestre.
Zoom sur le Psychée 16
Avec un diamètre de plus de 200 kilomètres, cet astéroïde est considéré comme étant un noyau ferreux similaire à celui qui se trouve au centre de notre planète. Depuis 170 ans, il suscite l’intérêt des astronomes.On parle éventuellement de l’unique astéroïde pouvant alimenter la Terre en métaux, sur une très longue période. Pourtant, ce n’est qu’une poussière, comparé à son grand frère que la NASA envisage bientôt d’explorer. Un autre corps céleste du nom de Psychée 16 abriterait encore plus d’or et de métaux précieux. Un astéroïde dont la quantité astronomique est estimée à 700 quintillons de dollars, soit l’équivalent de 700 milliards de mille milliards de milliards.
Un astéroïde qui regorge de métaux précieux
Pour vous donner une petite idée de cette mesure, un quitillon est égal à 10 puissance 30, soit 1 avec 30 zéros derrière. On peut également le qualifier d’un milliard de trilliards. Avec une telle somme, chaque habitant de la Terre pourra toucher près de 93.000 dollars. Théoriquement, si l’astéroïde Psychée 16 venait à atterrir sur Terre, il fera de tous les Terriens sans exception, des milliardaires. Pour l’heure, il mène encore sa course entre Vénus et Mars, et vaut des quadrillons de dollars.
Exploitation des ressources minières spatiales, l’étape suivante ?
Dans la septième partie de l’étude menée par le docteur Juan Sanchez et ses confrères, elle semble explicite avec son intitulé « 1986 DA as a target for asteroidmining ». Si l’on traduit littéralement cette phrase, elle signifie « 1986 DA comme cible pour le minage d’astéroïde ». Il s’avère que certains minérais qui constituent les astéroïdes 1986 DA et 2016 ED85 sont extrêmement rares sur Terre. Parmi les principaux minerais trouvables sur ces corps, on cite le palladium, le platine et le rhodium. Au-delà de leur exploitation, ces astéroïdes seraient de véritables mannes financières qui s’élèvent à plusieurs dizaines de milliards de dollars.
L’exploitation des astéroïdes serait donc la prochaine étape, que ce soit à des fins financières ou industrielles. En attendant, les prochaines missions en vue pourront apporter plus de réponses sur ces NEA ou Near Earth Asteroids. La sonde Psychée va explorer l’astéroïde du même nom en août 2022 qui se situe à 2,8 unités astronomiques. Notons que le Psyché est classé dans le type M (Métal), car il est composé à 90% de métaux. Comme la durée de son voyage s’étalera sur quatre années, il faudra encore patienter avant de voir les premières compagnies minières s’implanter sur ces astéroïdes du système solaire.