La transition énergétique désigne l’ensemble des transformations du système de production, de consommation énergétique et de distribution. Son but étant de rendre plus écologique les moyens exploités sur un territoire. Elle consiste donc à une série de changements majeurs, soit un concept de transition écologique. Evidemment, cet enjeu ecologique mondial ne peut qu’avoir des conséquences palpables sur tous les réseaux de production energétique. Nous nous sommes donc posés la les métaux industriels ou précieux.
Comprendre le concept de la transition énergétique
La transition énergétique fait partie intégrante des stratégies de développement durable. Elle vise également à lutter contre le réchauffement climatique dû au dérèglement climatique de la planète au cours de ces dernières décennies. Pour cela, elle repose sur les progrès technologiques et les décideurs politiques au sens large, qu’il s’agisse de gouvernements, populations, ONG ou autres acteurs économiques.
Dans le cadre de cette approche écologique, les programmes mis en place sont fondés sur le remplacement progressif des énergies fossiles et nucléaires par un mix énergétique. En quelques sortes, il s’agit d’une politique d’économie d’énergie en vue de réduire les gaspillages énergétiques à travers l’amélioration de l’efficacité énergétique. Le transfert de certains usages énergétiques vers l’électrique comme la voiture électrique, s’inscrit tout à fait dans un volet de la transition énergétique.
L’usage des métaux dans la transition énergétique
Étant donné que ce concept soit étroitement lié à l’usage des métaux, les cours de métaux entrent en jeu dans son application. Or, face à la flambée des cours, cela est susceptible de retarder la transition énergétique. Il s’avère que les besoins en énergie propre pourraient alimenter la hausse des cours du cuivre, du nickel, du cobalt et du lithium. Rappelons que les innovations technologiques sont développées pour accompagner la transition énergétique. De ce fait, elles font appel à différents minerais et métaux raffinés.
- Les véhicules électrifiés utilisent principalement : cobalt, cuivre, lanthane et lithium
- Les piles à combustible nécessitent : platine, palladium et rhodium
- Les technologies de l’éolien ont recours aux : cuivre, néodyme, dysprosium et terbium
- L’aéronautique requiert du titane
- Les technologies du solaire photovoltaïque utilisent : cuivre, silicium, cadamium, indium et gallium
- Les batteries intègrent lithium, cobalt et nickel.
Les impératifs du changement climatique déploient massivement les énergies renouvelables, et notamment des objectifs mondiaux de décarbonation du secteur électrique. À cela s’ajoutent, les nombreuses innovations technologiques telles que la digitalisation et le smart grids, la volonté des investisseurs à réduire l’empreinte environnementale de leurs entreprises ou encore une importante demande sociale. En outre, le développement des énergies renouvelables s’accompagne d’une baisse mécanique des coûts de métaux, dû à leur large diffusion.
La flambée des cours des métaux risque de retarder la transition énergétique
Certains métaux devraient profiter de la réduction des émissions de carbones, notamment les plus essentiels pour la production et le stockage des énergies renouvelables. Ce tournant historique s’inscrit dans un scénario à zéro émission nette d’ici 2050.
La flambée des cours n’est pas à exclure, surtout pour les matériaux tels que le cobalt et le nickel. Une telle aubaine pourra garantir la prospérité aux principaux pays exportateurs. Toutefois, l’envolée des coûts sera limitée à la fin de la décennie, ce qui est fort compromettant pour la transition énergétique.
En effet, les cours des métaux industriels constituent une base importante pour l’économie mondiale. Or, ceux-ci ont déjà connu un redressement d’envergure post-pandémique, qui va de pair avec la réouverture des économies. Les dernières analyses sur les Perspectives de l’économie mondiale ont permis de se faire une idée plus précise des effets occasionnés par la transition énergétique sur les marchés des métaux. Ces analyses révèlent également les conséquences économiques pour les producteurs et les importateurs de ces matériaux.
Prenons le cas du lithium qui est largement utilisé dans les batteries des véhicules électriques. Alors qu’il s’échangeait à 6.000 dollars la tonne en 2020, il pourrait grimper dans les 15.000 dollars à la fin de la décennie. Au cours de la majeure partie de l’année 2030, il pourrait afficher des prix élevés. Il en va de même pour les cours du cobalt et du nickel. Des hausses comparables en perspective, dans les années à venir.
Un scénario à zéro émission nette
Face aux enjeux climatiques, l’objectif étant de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C. Pourtant, cela exige une transformation du système énergétique pouvant accroître de façon considérable les cours des métaux. Il se trouve que les technologies à faibles émissions nécessitent davantage de métaux par rapport aux technologies à combustibles. Les technologies à faibles émissions regroupent les énergies renouvelables, les véhicules électriques, l’hydrogène, le captage du carbone, etc.
Quatre importants métaux sont recourus dans la transition énergétique, à savoir le cuivre et le nickel, deux métaux bien établis négociés en bourse au fil de ces dernières décennies. Puis, le cobalt et le lithium qui ne sont pas négociés sur les places boursières, mais qui tiennent un rôle important pour la transition énergétique.
Comme les changements nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques évoluent à un rythme rapide, cela suppose une explosion de la demande venant des principaux concernés au cours de la prochaine décennie. Dans un contexte de scénario ambitieux de l’AIE, on estime que la consommation de lithium et de cobalt va se multiplier en six. De quoi répondre aux besoins en batterie, et satisfaire ainsi d’autres utilisations d’énergie propre. En ce qui concerne l’utilisation du cuivre, elle pourrait doubler, tandis que celle du nickel est susceptible de quadrupler.
Conséquence sur les cours des métaux
Face au rebondissement des cours des métaux, l’offre réagit de façon lente aux signaux donnés par les prix, partiellement en fonction de la production. Les métaux de première importance comme le cuivre, le nickel et le cobalt sont issus de mines qui nécessitent des investissements intensifs souligne l’Agence Internationale de l’Energie. Pour extraire ces minerais, il faut un délai d’au moins dix ans suite à la découverte des gisements pour la mise en exploitation. En revanche, le lithium relève de l’extraction de sources minérales ou de saumures en pompant l’eau salée dans le sous-sol. Une technique qui réduit considérablement les délais de production à cinq ans en moyenne.
Sinon, l’offre évolue suivant l’innovation en matière de technologie d’extraction, mais également de la concentration du marché et des réglementations environnementales. Or, l’explosion de la demande, combinée à l’évolution plus lente de l’offre peut conduire les cours à la hausse. Dans le cadre du scénario à zéro émission nette de l’AIE, l’exploitation devrait être en mesure de satisfaire la consommation. Une étude récente publiée par le FMI montre que les cours sont susceptibles d’atteindre des sommets historiques durant une période sans précédent. Des coûts élevés qui pourront même retarder la transition énergétique.
Pour être plus précis, les cours du cobalt et du nickel vont augmenter de plusieurs centaines de pour cent, que leur niveau en 2020, avant d’atteindre un pic en 2030. Cependant, le risque de goulet est minime pour les cours du cuivre, avec une augmentation assez modérée. Il est estimé que son cours va de nouveau atteindre le même niveau maximal enregistré en 2011, mais que cela va s’étaler sur une périodeplus longue.
Toujours dans le cadre d’un scénario à zéro émission nette, la hausse est concentrée en début de période. Cela découle du fait que certaines composantes des énergies renouvelables telles que les turbines et les batteries exigent l’usage des métaux, et ce, dès le départ. En matière d’offre, la production prend du temps à réagir dû au long délai préalable à l’ouverture des mines, atténuant les tensions sur le marché qu’après 2030.
La pertinence observée sur le plan macroéonomique
L’explosion de la demande pour les quatre métaux principaux énumérés précédemment vont se multiplier par six de la valeur de leur production, atteignant 12.900 milliards de dollars en deux décennies. Une valeur susceptible de rivaliser avec celle estimée pour la production de pétrole au cours de la même période, dans un contexte de scénario à zéro émission nette. Ainsi, les quatre métaux de la transition énergétique pourront avoir une incidence sur l’économie en raison de l’inflation, du commerce et de la production. Or, cela constitue une manne pour les pays producteurs de produits de base.
En général, seuls les pays assurant la production la plus importante sont ceux qui disposent des plus grandes réserves. Prenons le cas de la République Démocratique du Congo qui représente près de 70% de la production mondiale de Cobalt, avec la moitié des Réserves. Pour sa part, l’Australie est le pays exportateur de lithium, cobalt et nickel, tandis que le Chili assure l’exportation du cuivre et du lithium. Il en va de même pour la Russie, le Pérou, l’Indonésie et l’Afrique du Sud.
Avec une telle flambée des prix des métaux, sa durabilité pourrait générer des gains économiques considérables, tout comme ceux des pays exportateurs. Pour les métaux, la hausse persiste de 10% de l’indice du FMI va accélérer à deux tiers de point de pourcentage du rythme de croissance économique. Un phénomène qui va concerner les pays exportateurs par rapport aux pays importateurs. Ces pays connaîtront également une amélioration grâce aux redevances ou recettes fiscales, d’un ordre d’une valeur de grandeur équivalente à leur solde budgétaire.
Quelles sont les conséquences pour les politiques publiques ?
Les scénarios relatifs à la demande font appel à la prudence. D’autant plus qu’une évolution technologique reste floue, tout comme le rythme de l’orientation de la transition énergétique. Ces indicateurs dépendent grandement des décisions prises par les pouvoirs publics. Une incertitude préjudiciable pouvant entraver les investissements miniers. De plus, il est fort probable de voir les cours élevés des métaux compromettre ou retarder la transition énergétique.
Dans les domaines de l’environnement, des normes rigoureuses sont imposées dans le cadre d’une politique climatique crédible été coordonnée. Sans parler des questions sociales, du travail et de la gouvernance avec la réduction des barrières commerciales et des restrictions à l’exportation. De quoi permettre aux marchés de fonctionner correctement. De cette façon, les investisseurs directs seront en mesure d’accroître l’offre de métaux suivant la demande. Enfin, il existe un organisme porté sur les métaux qui pourrait jouer un rôle essentiel dans la diffusion et l’analyse des données via la mise en place des normes sectorielles, ainsi que la formation de la coopération mondiale.