Le Brexit a bel et bien affecté la finance européenne à en croire l’indice phare du London Stock Exchange qui a perdu 8,5% vendredi. Un déclin auquel les grandes banques européennes s’étaient préparées à l’avance. Selon Frédéric Oudéa, le président des Fédérations bancaires française et européenne ; le secteur financier est « un de ceux, voire celui qui sera le plus impacté ». Ce qui se confirme davantage, car la sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne a pris le dessus sur les places financières internationales.
Que réserve l’avenir pour La City ?
Il est clair que Londres restera une place financière importante, mais son étoile pourrait bien pâlir au profit d’autres places financières. D’ailleurs, il est aujourd’hui le plus grand centre financier de l’Union européenne, avec près de 25% de ses services financiers et dont l’industrie financière emploie 2,2 millions de personnes. Un rééquilibrage serait donc envisageable suite au référendum Britannique du 23 juin dernier. Une victoire pour le « British Exit », mais qui n’est guère favorable pour la City. Dans un premier temps, cette dernière risque de perdre son « passeport » européen et son activité de « clearing » euro incluant les investisseurs.
Par ailleurs, Londres est un centre important de compensations en euros permettant de sécuriser financièrement le traitement des transactions. Une situation déplaisante pour la Banque centrale européenne du fait qu’un risque systémique pour l’union monétaire n’est pas à exclure. Bien que l’institution de Francfort ait tenté de rapatrier ces chambres de compensation en 2011, la City a obtenu gain de cause devant la justice européenne. Le départ du Royaume-Uni invoque également son exclusion au marché commun.
Les banques françaises, les moins impactées
Le choc boursier a été violent. Or, les banques françaises se doivent d’être prêtes pour bâtir leur avenir post-Brexit. Pour l’heure, aucune d’entre elles n’a dévoilé. Du moins, les banques françaises figurent parmi les moins impactées, ce qui est d’ailleurs le cas des établissements comme la Société Générale, car elle a deux pieds ; un en zone euro et un en Grande Bretagne. Il en est de même pour l’autre banque outre-Manche BNP Paribas qui emploie plus de 6.600 personnes à Londres.
Qu’en est-il des banques opérant à Londres ?
Pour ce qui est des banques opérant depuis Londres, elles devront se faire agréer dans un pays de l’Union afin d’exercer leurs activités dans les différents pays du marché unique. Toutefois, « une banque uniquement implantée à Londres ne pourra pas attendre les deux années de négociation de sortie du Royaume-Uni pour déménager 500 ou 1000 personnes » analyse le président de la Frédéric Oudéa. Ainsi, la City devrait s’attendre à ce que plusieurs milliers de banques vont quitter le pays pour Francfort, Paris, Dublin ou Luxembourg.