Depuis plusieurs années, les entreprises allemandes ont eu une forte présence en France. Actuellement, de plus en plus d’entre elles souhaitent investir dans le pays, attirées entre autres par la politique numérique du gouvernement français.
En effet, une étude récente vient de montrer que la France regagnait la confiance des entreprises allemandes.
L’Allemagne, employeur majeur en France
La France a le vent en poupe en Allemagne. Dans une étude intitulée « Les entreprises allemandes en France : situation économique, perceptions et perspectives 2018-2022 », les entreprises allemandes ont montré un regain de confiance envers la France, en raison notamment de la modification de l’environnement politique et économique.
En conséquence, alors que seulement 41 % des entreprises allemandes interrogées en 2016 estimaient que la situation économique en France était bonne, 90 % des entreprises le pensaient en 2018.
« Aux yeux des entreprises allemandes, la France possède des atouts indéniables qui en font un partenaire majeur », indique l’étude réalisée par la chambre de commerce et d’industrie franco-allemande et le cabinet de conseil EY.
L’Allemagne reste néanmoins le deuxième investisseur étranger en France. Au total, 4 500 entreprises allemandes sont établies en France et emploient plus de 312 000 personnes.
Selon l’étude, les entreprises allemandes ont déclaré que les perspectives d’investissement et de création d’emplois sont positives en France. En conséquence, 43 % d’entre elles ont annoncé leur intention d’investir en France, et autant d’entre elles ont également annoncé une augmentation de leurs effectifs.
Intelligence artificielle
Jörn Bousselmi, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie franco-allemande
« La nouvelle attractivité de la France repose sur ses réformes, sa grande capacité d’innovation et sa volonté de placer la numérisation et l’intelligence artificielle au centre du développement économique », a déclaré Jörn Bousselmi, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie franco-allemande.
Cependant, la récente étude a indiqué que 50 % des investisseurs allemands attendaient de la France un effort encore plus grand pour relever les défis de l’innovation et de la transformation numérique.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré de tels efforts en mars, lors de l’annonce du déploiement du « plan d’intelligence artificielle » jusqu’en 2022. Doté d’un budget de 1,5 milliard d’euros, ce plan vise à faire de la France un leader mondial dans ce domaine.
De plus, le nouvel attrait de la France ne séduit pas seulement l’Allemagne. L’Élysée ne manquera pas du « train de l’intelligence artificielle [AI] » . La société coréenne Samsung a décidé de créer son troisième centre de recherche à Paris, créant ainsi une centaine d’emplois pour les chercheurs.
Parallèlement, la société japonaise Fujitsu a décidé d’agrandir son centre de recherche Paris-Saclay afin de développer ses travaux sur l’intelligence artificielle dans le cadre du programme de recherche européen Horizon 2020.
Des pistes d’amélioration
Bien que les investisseurs allemands soient optimistes et se félicitent des réformes entreprises par le gouvernement français, ils ont évoqué certaines pistes d’amélioration, telles que la flexibilité du marché du travail et la simplification du droit du travail.
C’est un projet auquel Macron s’est rapidement attaqué. Les ordonnances de réforme du droit du travail ont été inscrites au journal officiel le 22 septembre dernier. Ils offrent aux entreprises la flexibilité nécessaire pour stimuler l’emploi, souvent au détriment des employés.
Les entreprises allemandes ont également constaté un manque de ressources en personnel technique et des problèmes de formation.