Les affirmations gratuites abondent sur les réseaux sociaux, dont Facebook, l’un des géants du web. Ils ne sont point en reste sur Google. Les utilisateurs partagent des informations sans avoir de sources sûres et fiables, ce qui aboutit à une désinformation, parfois destructive. Pour en finir avec ces « fake-news », du moins pour les limiter, un groupe de médias français a franchi le pas en s’associant à Facebook afin de réduire les intox qui circulent sur le réseau social. Étant victime d’importantes pressions ces dernières semaines, la firme de Mark Zuckerberg a annoncé cette collaboration ce lundi 6 février. Google suit ainsi le pas et annonce en simultanée sa décision de rejoindre l’initiative. Il s’agit plus précisément de 8 médias français, parmi lesquels figure Le Monde, même s’ils étaient réticents au départ.
Si les fake-news ont considérablement perturbé le processus électoral américain, les Français préfèrent s’en prémunir à l’approche des élections au pays. De ce fait, deux géants d’internet mettent en place des dispositifs « anti-intox » pour lutter contre la désinformation. A travers Google News Lab et First Draft, le moteur de recherche prévoit d’instaurer un outil de vérification collaboratif afin de limiter les diffusions d’informations non fondées que le géant a décidé de nommer CrossCheck. Il devrait être opérationnel d’ici la fin du mois de février jusqu’à l’élection présidentielle. En effet, c’est une grande première pour First Draft News d’appliquer une telle initiative sur une durée assez longue. Toutefois, si elle est concluante, Google compte bien l’utiliser sur le long terme.
Google met en place le CrossCheck
En partenariat avec Google, le projet rassemble seize rédactions qui vont fournir les résultats au public, à savoir, l’AFP, Les Echos, Le Monde, La Provence, Libération, France Télévisions, France Médias et bien d’autres. Concrètement, le grand public pourra soumettre des questions via une plateforme spécialisée pour que les partenaires de CrossCheck puissent répondre suite à une petite enquête.
Les internautes peuvent également signaler des contenus insidieux vus sur internet, les réseaux sociaux, ect. En plus des rédacteurs écrivant pour les huit médias, Crosscheck collaborera aussi avec des étudiants en journalisme.
CrowdTangle, initié par Facebook
Pour sa part, Facebook lance le dispositif baptisé CrowdTangle permettant de détecter les informations les plus répandues sur les réseaux sociaux. En parallèle, la firme américaine développe son outil de fact-checking en France après les Etats-Unis et l’Allemagne. Son mécanisme de fonctionnement se repose sur un pictogramme de signalement.
Si plus de deux internautes signalent une information suspecte, cette dernière sera soumise à une plateforme dédiée par un pictogramme. Ensuite, un lien vers un article correctif sera éventuellement proposé. De cette façon, « les sites diffusant de fausses informations auront une visibilité réduite », indique Edouard Braud, directeur des partenariats médias chez Facebook. En conséquence, le contenu ne donnera pas lieu à une exploitation publicitaire sur le réseau social.
Ainsi donc, ces deux initiatives s’appuient sur le bon vouloir des médias et des internautes. En attendant qu’elles soient effectives, plusieurs médias ont renforcé leurs propres dispositifs de fact-checking. Pour Le Monde c’est Les décodeurs, Desintox chez Libération et Le Vrai ou Faux pour les Echos. Bref, si l’expérimentation se révèle fructueuse, elle devrait se prolonger.