Le groupe de télévision TF1 revendique une rémunération sur les diffusions de ses chaînes par les opérateurs TV, dont Orange, Free, SFR et Canal+. Sans cela, les responsables menacent d’interrompre les programmes dès le 30 avril prochain. Un bras de fer oppose désormais le groupe aux fournisseurs de services télévisés.
Une menace qui pèse sur une grande partie des Français
TF1 est obstiné à avancer dans ce sens. Pour avertir les opérateurs télécoms et Canal+ sur ses intentions de couper le canal, la chaîne leur a envoyé des courriers recommandés. Plusieurs interlocuteurs affirment avoir reçu des courriers menaçant une interruption des cinq chaînes du TNT, à savoir, TF1, TMC, NT1 HD1 et LCI pour leurs dites offres OTT.
Ce sont celles qui incluent l’accès aux chaînes via internet depuis les ordinateurs, phablettes, tablettes et via l’application MyCanal. Or, près de deux tiers de la population française regardent la télévision par le box internet, et non plus par l’ancien décodeur TNT.
Dans le courrier ultimatum, TF1 réclame 100 millions d’euros par an avec comme argument : « vous devez payer pour nous diffuser, on vous apporte de l’audience ». Or, ce chiffre représente 10 fois plus que ce qu’il perçoit actuellement pour des services de replay. Dans cette renégociation, le groupe M6 s’aligne sur les mêmes positions de TF1.
Avec l’avènement d’internet, la publicité se déplace vers Google, les réseaux sociaux et les opérateurs télécoms. En conséquence, les télévisions privées commencent à en souffrir.
« Peur sur les écrans » débarque
Les négociations durent depuis des mois et les opérateurs semblent camper sur leur position. Bien sûr, ils sont réticents à adopter ce nouveau modèle économique. De fait, la firme de Martin Bouygues a pris l’initiative d’agir sans plus attendre. « Il y a une menace sur le signal de TF1 en linéaire » indique l’une des sources. L’opération « peur sur les écrans » fait déjà un an, et elle débarque enfin.
Il se trouve que tous les opérateurs ont refusé les propositions, mis à part Bouygues Telecom, la société sœur du petit écran. En fait, la chaîne privée française a proposé une nouvelle offre baptisée « TF1 Premium » avec de nouvelles fonctionnalités aux fournisseurs d’accès internet, cablô-opérateurs et opérateurs satellites. D’ailleurs, les contrats de TF1 pour la diffusion de ses chaînes devaient s’arrêter fin 2016, mais le groupe a décidé de le prolonger encore quelques mois.
Qu’en est-il de la crédibilité de l’initiative ?
Le groupe TF1 n’a pas choisi cette date au hasard. En effet, le 30 avril coïncide avec les élections françaises, plus précisément entre les deux tours de la présidentielle. Les téléspectateurs ne seront pas contents de faire face à un écran noir avant le débat du 3 mai et la soirée du 7 mois. Tout s’explique ! Quoi qu’il en soit, la menace de Gilles Pélisson, le patron de TF1 devrait aboutir à un deal d’ici la fin de l’ultimatum.