Intermarché dans l’Hérault : interdiction de vacances d’été pour les salariés

Supprimer les vacances d’été 2018, voilà le contenu du courrier daté du 31 juillet dernier du directeur d’un magasin Intermarché dans l’Hérault.

En effet, Jean-Pierre Le Berrigo, directeur d’Intermarché à Villemagne-l’Argentière dans l’Hérault, y a annoncé son intention de supprimer les vacances d’été du mois de juillet et août pour les employés du magasin. Le courrier signé a fuité sur les réseaux sociaux vendredi dernier et a créé une grande polémique, ainsi qu’une vague de colère.

Heureusement, la direction du groupe a mis un terme à cette initiative a révélé Le Parisien ce samedi 25 août.
Les salariés de l’Intermarché de Villemagne-l’Argentière peuvent maintenant souffler en pensant à leurs prochaines vacances d’été.

Faire un vote par référendum

Intermarché

Le directeur du magasin avait décidé de faire approuver par référendum la fin des congés en juillet-août pour les employés du magasin sous prétexte que c’est pour faire face à la forte activité du magasin. Il l’a expliqué dans son courrier en ajoutant que le vote allait être non-anonymat. Le chef d’entreprise a alors demandé à ses employés de s’impliquer dans la décision en poursuivant qu’ils n’avaient qu’un seul objectif : celui d’être au service de leurs clients qui font leur salaire à tous.

Dans son courrier, il a également cité que la décision d’avoir accepté de mettre en place des congés payés au mois de juillet et août était pour lui une erreur.

Le directeur a déjà expliqué à ses employés, dans un courrier daté du 30 janvier 2018, que toutes les décisions qui concerneront les congés seraient faites en fonction du service, de l’organisation de l’entreprise et de la saisonnalité du chiffre d’affaires, bien évidemment.

Les résultats du vote étaient attendus en septembre.

Annulation du scrutin par la direction du groupe

siège d'intermarché

Vendredi, l’affaire est remontée jusqu’au siège d’Intermarché. Sous le poids de la polémique et par crainte d’un scandale pouvant détruire l’image de l’enseigne, la direction du groupe a été contrainte de reprendre le dossier en main. Elle a alors annulé le vote, faute de plusieurs manquements à la loi. En général, c’est l’aspect du vote et l’absence d’anonymat qui a rendu impossible la mise en place du référendum.

Eric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail, en a fait la remarque sur Twitter. Il a expliqué que la tenue d’un tel référendum sur les dates de congés en entreprise n’est pas illégale. En revanche, trois des paramètres du scrutin étaient eux contraires à la loi : premièrement le non-anonymat du vote.

La deuxième raison est la décision du directeur de compter les votes non exprimés comme des soutiens à son projet.

Finalement, la troisième cause officielle de l’annulation est la barre des 60 % de suffrages exprimés pour le oui, qui valide l’accord, mais qui doit normalement atteindre la majorité des 2/3.

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